Serres Dame Nature : Audace, environnement et nordicité
Situées au Lac-Saint-Jean, les Serres Dame Nature ont le don d’innover et de faire les choses différemment. Rébéca Rouleau, copropriétaire, nous parle de transfert non apparenté, de réseautage et des initiatives audacieuses que son entreprise a lancées au cours des 20 dernières années.
Plusieurs pensent qu’on est un couple, mais ce n’est pas vrai! Quand le moment est venu de reprendre la compagnie de mes parents, j’ai fait appel à un chasseur de têtes pour trouver le partenaire d’affaires idéal, quelqu’un avec des forces complémentaires aux miennes pour m’accompagner dans la relève. »
Rébéca Rouleau, coproriétaire
Rébéca, s’amuse en faisant référence à son associé, Martin Harvey, et au modèle non traditionnel de gestion de son entreprise. Cette démarche semble avoir bien porté ses fruits : depuis 21 ans, elle codirige avec Martin l’incroyable expansion des Serres Dame Nature, à Saint-Gédéon.
Formée en gestion agroalimentaire à l’Université Laval, Rébéca est la première à admettre qu’elle n’est pas du tout une « fille de chiffres ». Sa passion a toujours été le marketing, les ressources humaines, la communication : bref, tout le reste! « Martin est un pro des finances, et ça, c’est le nerf de la guerre en affaires! On est super chanceux chez Dame Nature d’avoir les deux côtés : mon côté proactif et pas mal fougueux, disons… et la force terre à terre, plus cartésienne et réfléchie de Martin.
J’ai toujours plein d’idées et de projets, et heureusement qu’il est là pour me ramener à l’ordre, des fois!
Une nouvelle vision
Sitôt formé, le duo a réalisé un portrait détaillé de leur PME et un plan stratégique à l’image de sa vision de l’avenir des Serres Dame Nature. Une refonte importante du modèle d’affaires s’est ensuivie : « La principale différence, c’est que mes parents étaient axés sur la vente en gros dans les marchés d’alimentation. Martin et moi, on a décidé de faire vivre une expérience aux gens directement chez nous. Ça nous a permis de mieux contrôler nos revenus, au lieu de donner ça aux grandes bannières. On ne le regrette vraiment pas! », explique Rébéca, en ajoutant que cette démarche leur a aussi permis d’accorder la priorité à la qualité plutôt qu’à la quantité.
Les Serres Dames Nature se sont donc dotées du centre jardin qui est responsable aujourd’hui de 80 % de leur chiffre d’affaires. De fil en aiguille, elles ont acquis des terres avoisinantes pour créer une pépinière, agrandi les structures existantes et ajouté des services d’aménagement et d’entretien. De nouvelles entreprises ont également été fondées : Les Herbes du Lac (2014), puis Fleuriste Racine Karé (2016). « Ce sont rendus des wagons importants de la locomotive des Serres Dame Nature! », estime Rébéca. « Aujourd’hui, on est rendus au stade de peaufiner tout ce qu’on a mis en place durant les 15 dernières années. »
Une autre décision importante prise par les deux gestionnaires a été de se joindre à Passion Jardins en 2007, un réseau de Jardineries situées aux quatres coins du Québec.
Rébéca se dit aussi très heureuse de faire partie d’un réseau de femmes entrepreneures du secteur, avec qui elle discute et partage sur une plateforme privée; une manière de s’entraider, de poser des questions et de donner des conseils.
L’avenir de Dame Nature
Parmi les principaux projets sur lesquels planchent Rébéca et Martin se trouve la désignation des végétaux qui sont adaptés aux conditions nordiques et la création d’une image de marque associée. « On veut développer notre expertise et augmenter notre production de plantes zonées pour le Saguenay‒Lac-Saint-Jean, avec nos étés courts et nos nuits plus fraîches. » Elle explique avec enthousiasme que la nouvelle étiquette s’appliquera tant aux annuelles qu’aux vivaces ou aux légumes.
Un autre projet qui occupera les gestionnaires au cours de la prochaine année est le prolongement de toutes les démarches axées sur le développement durable des Serres Dame Nature. « On a déjà fait notre bilan de CO2, on composte tout et on a limité l’emballage. Maintenant, il est temps qu’on s’attaque à la gestion de l’eau. On veut investir pour mieux la récupérer, utiliser des bassins et des gouttières… C’est complexe, mais ça nous tient à cœur! »