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Bédard & Blouin Inc- Le bonheur est à la ferme

« Le jardinage a un impact positif incroyable sur la santé physique et mentale. Notre ferme aide les gens à se reconnecter avec la nature, et c’est très précieux! », répond Sarah Bédard lorsqu’on l’interroge sur sa décision de reprendre les rênes de l’entreprise de ses parents.

Bien établie à Beauport, la Ferme Bédard et Blouin est non seulement un lieu de travail prisé, mais aussi un vaste « terrain de jeux » pour les amateurs d’horticulture et autres passionnés de la nature. L’entreprise membre de Groupex, qui emploie une cinquantaine de personnes durant la haute saison, possède une jardinerie ainsi que plusieurs serres et de vastes terres agricoles en milieu urbain.

Sarah Bédard a grandi sur la ferme familiale avant d’entamer des études en travail social et en administration. C’est en 2011 qu’elle a choisi de s’investir plus officiellement dans la direction de la Ferme Bédard et Blouin, en compagnie de son frère Nicolas. Aujourd’hui, elle veille principalement aux communications, au marketing, au service client et aux ressources humaines, tandis que Nicolas est responsable de la production. Leurs parents, Denis Bédard et Raymonde Blouin, demeurent très actifs au sein de l’entreprise.

« J’ai eu la chance d’être élevée ici, mais c’est seulement plus tard que j’ai compris l’importance du contact avec la nature », confie Sarah, qui est aussi mère de cinq enfants, en plus d’être administratrice et trésorière de notre coopérative. « J’ai réalisé qu’il fallait absolument que mon travail ait un impact social. Je pense que c’est pour ça que je travaille encore à la ferme aujourd’hui. »

 

De fil en aiguille, la jeune entrepreneure s’est mise à réfléchir à diverses manières de donner au suivant, de partager la richesse du milieu dans lequel elle vit. « Ma drive, c’est vraiment de poser des actions concrètes qui influencent positivement la vie des gens. Nos employés, nos clients, la coop, et aussi toute la communauté autour de nous », dit-elle, en mentionnant la politique de développement durable de sa ferme, qui fait partie de la cohorte écoresponsable de Groupex.

Sarah cite aussi plusieurs actions posées par la Ferme Bédard et Blouin auprès des écoles, maisons des jeunes ou centres de thérapie : don de plantes, création d’un potager, implantation d’un jardin, etc. « Pour nous, c’est juste un petit coup de pouce, mais pour les gens, ça fait toute la différence. »

Les Pouces verts

Parmi toutes les réalisations à portée sociale de son entreprise, celle dont Sarah est le plus fière reste sans contredit la garderie Les Pouces verts. « On venait d’acquérir une nouvelle terre avec une maison ancestrale, dont on ne savait pas encore quoi faire. Je me suis dit que ce serait le spot idéal pour que les enfants puissent en profiter, passer du temps dehors et apprendre. »

Inspirée par le modèle scandinave des « forest schools », qui prône la pédagogie par la nature, Sarah s’est mise à monter ce projet ambitieux, qui représentait plusieurs défis, dont l’obtention d’un permis. Elle a approché le CPE La Courtepointe, qui est aussitôt embarqué dans l’aventure et, en 2019, Les Pouces verts a finalement vu le jour.

« Nous, on avait le lieu parfait pour une garderie, et le CPE avait déjà un permis et toute l’expertise nécessaire. C’est un partenariat gagnant-gagnant : on a monté le projet ensemble, on reste propriétaires de la bâtisse et on leur prête le terrain, en plus d’organiser plusieurs petites activités pour eux, mais ce sont eux qui gèrent l’organisme au quotidien », explique Sarah avec une grande fierté. La garderie accueille actuellement environ 75 enfants et emploie une vingtaine d’éducatrices. « Les enfants jouent à l’extérieur quotidiennement et viennent nous voir à la ferme. Ils apprennent un tas de choses, comme cueillir des courges l’automne, par exemple. Ce projet-là me rend vraiment heureuse, et j’espère qu’il va continuer très très longtemps! »

 

 

 

 

Le Centre horticole Bastien célèbre ses 20 ans

Depuis avril 2002, Jessie Bogemans et Normand Bastien se réjouissent d’accueillir les passionnés de jardinage au Centre horticole Bastien de Terrebonne, qui s’est récemment doté d’un nouveau volet maraîcher. L’entreprise membre de Groupex souligne cette année son 20e anniversaire avec des promotions spéciales, des concours et une Fête des récoltes qui se tiendra le 24 septembre.

 

Bien avant la production et la vente de végétaux (annuelles, vivaces, arbres et arbustes), il y avait l’aménagement paysager, raconte Jessie Bogemans, dont la rencontre avec Normand Bastien remonte à leurs études en horticulture ornementale à l’Institut de technologie agroalimentaire. « On arrivait tous les deux d’entreprises agricoles – moi, de la Rive-Sud, et lui, de la Rive-Nord. On a commencé en aménagement paysager, mais notre objectif était d’avoir notre propre centre jardin, et il y avait vraiment un besoin à Terrebonne. Alors on s’est lancés, juste tous les deux! » se souvient celle qui est aujourd’hui entourée de 25 employés.

 

Une histoire de famille

 

 

Au début des années 2000, le couple d’horticulteurs a donc érigé son commerce sur une parcelle des terres que possédait déjà la famille Bastien pour sa gazonnière. « Il n’y avait rien du tout : c’était un champ de gazon! On a tout construit nous-mêmes » poursuit Jessie avec fierté. C’est à cet endroit, sur le chemin Martin de Terrebonne, que leur petite entreprise est devenue le vaste Centre horticole Bastien actuel, qui dessert aujourd’hui une clientèle composée de particuliers, mais aussi de municipalités, d’entreprises, de golfs, etc.

Au fil des ans, Jessie et Normand ont fait croître leur jardinerie pour atteindre une très grande variété d’espèces végétales, en plus de continuer à offrir des services de planification et d’aménagement paysager. « On a voulu créer un lieu plus champêtre que commercial, où l’on ne dispose pas les choses en ordre alphabétique, dit-elle. Un jardin paisible qui stimule l’imagination de nos clients. » Et depuis l’an dernier, c’est au tour de leur fils Maxime de diversifier l’offre : l’entreprise familiale propose maintenant un éventail de légumes cultivés en serre où les tomates ancestrales occupent une place de choix.

 

« Comme il y a peu de kiosques de fruits et légumes dans notre secteur, il y avait un fort potentiel, sauf qu’on n’avait pas le temps de s’en occuper! C’est Maxime qui, dans le cadre de sa formation en production horticole au Collège Lionel-Groulx, a créé un plan d’affaires pour développer ce volet et on l’a utilisé pour obtenir des subventions. Puis, lorsque tout s’est arrêté au début de la COVID, on en a profité pour commencer à faire pousser nos légumes » explique Jessie.

Maxime poursuit actuellement ses études à l’Université McGill en gestion agricole, tandis que le Centre horticole Bastien continue son expansion maraîchère, avec 160 000 pieds carrés supplémentaires alloués aux tomates, aubergines, melons et fines herbes. Notons que son frère Xavier et sa sœur Jeanne travaillent également au centre horticole : le premier s’occupe de l’aménagement paysager et des infrastructures, alors que la seconde assure le service à la clientèle. Tout le clan Bastien est ainsi mis à contribution dans les activités de l’entreprise familiale.

 

L’importance de s’entraider

 

En plus de pouvoir compter sur deux générations de Bastien, le Centre horticole fait aussi partie d’autres « familles » qui le soutiennent. Il y a d’abord Groupex, dont il est membre depuis 17 ans : « C’est un grand avantage pour nous de faire partie d’un regroupement d’achats, et le coup de pouce que ça nous donne en administration et en marketing est vraiment un plus », dit Jessie à propos de la coopérative. « Depuis la création de notre entreprise, j’aime rencontrer d’autres entrepreneurs pour échanger ou se donner des trucs. C’est vraiment inspirant! »

Les deux entrepreneurs de Terrebonne s’investissent aussi dans des fondations et associations actives dans leur communauté. Par exemple, Jessie dirige le volet écoterritoire de la Société de développement et d’animation de Mascouche (SODAM), dont la mission principale est de développer de nouvelles initiatives en environnement.

Normand est pour sa part président du Jardin Moore, un jardin public à vocation éducative et touristique dont tout le monde peut profiter depuis sa réouverture en 2015. Le cofondateur du Centre horticole y propose aussi de populaires formations sur l’horticulture, les jardins potagers ou la permaculture; une autre belle manière de transmettre les connaissances et le savoir-faire acquis par les Bastien au cours de ses deux belles décennies en affaires dans la MRC des Moulins.

Artis Paysage : allier arts et affaires

Depuis sa création en 2017, l’entreprise d’aménagement paysager Artis Paysage ne cesse de croître, au Québec comme au Maroc. La gestionnaire et designer de paysage Krystel Bélisle nous raconte son parcours atypique, sa rencontre avec son associée Kenza Khayatey et sa passion pour l’entrepreneuriat.

 

« Depuis que je suis toute jeune, quand j’entreprends quelque chose, j’y vais vraiment à fond! », s’exclame Krystel Bélisle qui, avant de se lancer en affaires dès l’âge de 22 ans, avait déjà une longue feuille de route en tant que danseuse professionnelle de ballet.

 

En 2010, lorsqu’elle étudiait la kinésiologie à l’Université d’Ottawa, celle-ci occupait simultanément plusieurs emplois étudiants, dont l’un dans une pépinière. C’est là qu’elle s’est initiée au secteur paysager et a eu la piqûre pour la gestion : « J’étais vraiment passionnée par la danse, mais aussi par la vente et les affaires. J’ai réorienté mes études vers l’École de gestion Telfer, puis c’est mon travail à la pépinière qui m’a inspirée à créer ma propre compagnie : Garden Staging. »

 

Cette première entreprise de Krystel, qui consistait à proposer des flips extérieurs en vue de la mise en vente de propriétés, a connu un franc succès pendant deux ans. « Garden Staging était une bonne façon pour moi de faire appel à ma créativité, au côté artistique que j’avais développé en danse, mais aussi à mon côté gestionnaire », estime la jeune entrepreneure.

 

De Stonehaven à Artis Paysage

En plus d’offrir un excellent contexte d’apprentissage pour Krystel, Garden Staging a contribué à l’expansion de ses contacts dans le secteur paysager et immobilier. « J’approchais des courtiers pour proposer mes services. Ça m’a permis d’acquérir une quinzaine de nouveaux clients. » C’est en 2016 qu’un client satisfait lui a ensuite proposé son premier projet d’envergure : Stonehaven Le Manoir.

 

Situé à Sainte-Agathe-des-Monts, Stonehaven est un manoir historique reconverti en luxueux hôtel dont le jardin exigeait une restauration complète. « C’était une occasion unique de montrer ce dont j’étais capable en conception! Le projet était stimulant parce qu’il demandait une grande réflexion et d’importantes recherches sur l’histoire du bâtiment », se souvient-elle.

 

Afin de concevoir ce jardin hors-norme (qui a d’ailleurs donné naissance au logo de l’hôtel), la designer s’est entourée de trois stagiaires en architecture du paysage. L’une d’entre elles était Kenza Khayatey, sa future associée : « On avait vraiment une belle synergie, et on se complétait sur tous les points! Je sentais que, comme moi, elle valorisait l’aspect artistique du projet. Ça nous a donné envie de démarrer une boîte ensemble : Artis Paysage. »

L’union fait la force

Depuis 2017, les deux femmes gèrent ainsi une entreprise qui se spécialise en conception, réalisation et entretien de jardins résidentiels et commerciaux. Krystel s’occupe des opérations au Québec (Montréal, Laurentides et Rive-Sud), tandis que Kenza chapeaute celles au Maroc, où elle est retournée s’établir durant la pandémie. L’équipe québécoise d’une quinzaine de personnes comprend aussi Romain Renoult, un nouvel associé qui veille à la qualité des réalisations québécoises.

 

Ces jours-ci, les nouveaux projets d’Artis Paysage se multiplient, si bien qu’elle se dotera cette année d’une équipe basée dans les Laurentides, en raison de la forte demande – à Tremblant, à Saint-Sauveur et à Saint-Hippolyte, notamment. Krystel envisage même, à court terme, une expansion aux États-Unis.

« Sans l’aide de réseaux comme Groupex, on n’y arriverait tout simplement pas! Faire partie d’un regroupement d’acheteurs accroît notre crédibilité auprès des clients et simplifie énormément notre processus d’achat. Le soutien de Groupex nous épargne aussi du temps de gestion, qu’on peut alors consacrer à tous les beaux projets qu’on mène », estime-t-elle.

 

Krystel cite également d’autres réseaux et partenariats qui contribuent à la croissance de son entreprise, notamment l’APPQ, Rocvale et MU Architecture. « Tout au long de mon parcours, j’ai échangé avec plusieurs personnes qui m’ont permis d’apprendre et de grandir en tant que designer du paysage. J’ai aussi rencontré plusieurs femmes entrepreneures, dont la présidente des Elles de la construction, qui m’ont beaucoup inspirée dans ma démarche », raconte Krystel, qui a très hâte de dévoiler cette année plusieurs nouvelles réalisations de prestige.

 

 

Texte : Marie Mello

Photographies : Joëlle Poirier