Travailleurs étrangers temporaires (TET) : un enjeu vital pour le secteur horticoleUne mobilisation essentielle pour l’horticulture au Québec

Le secteur horticole ornemental du Québec traverse une pénurie de main-d’œuvre sans précédent. Dans ce contexte, les travailleurs étrangers temporaires (TET) jouent un rôle crucial pour assurer la continuité des activités, la qualité des services et la vitalité économique des entreprises.

Or, les restrictions récentes entourant le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) soulèvent de vives inquiétudes. Pour défendre les réalités du secteur, la Coop Horticole Groupex et l’Association des paysagistes professionnels du Québec (APPQ), appuyées par StratégiKo et Catapulte, ont déposé en août 2025 un mémoire officiel auprès du gouvernement du Québec.

Rappelons les faits

Le mémoire de la Coop et de l’APPQ a été déposé dans le cadre de la consultation publique sur les orientations pluriannuelles en immigration 2026-2029.

Le 5 juin 2025, le ministre de l’Immigration, Jean-François Roberge, a présenté ces orientations à l’Assemblée nationale. Elles feront l’objet de consultations à partir du 16 septembre 2025, à la suite du dépôt d’un cahier de consultation officiel (à consulter ici).

L’objectif de cet exercice est de déterminer le volume global d’immigration au Québec, en tenant compte des besoins du marché du travail et de la capacité d’accueil. C’est dans ce contexte que nous avons voulu faire valoir la réalité et les besoins du secteur horticole.

Un portrait préoccupant

Le mémoire rappelle des constats clairs :

  • 63 % des employeurs du secteur peinent à recruter de la main-d’œuvre.
  • Une entreprise sur quatre a perdu des contrats faute de personnel.
  • En 2023, plus de 3 300 emplois étaient occupés par des TET, soit 16 % des postes du secteur.

Ces chiffres illustrent la dépendance structurelle de l’horticulture ornementale aux TET et les risques majeurs qu’entraînerait toute réduction des seuils d’immigration temporaire.

Des solutions concrètes présentées

Le mémoire ne se limite pas à dresser un diagnostic : il met aussi en avant des pistes d’action. Parmi elles :

  • Le Projet Salvador : une initiative qui prépare les travailleurs avant leur arrivée au Québec par une formation technique et linguistique, favorisant ainsi une intégration réussie et durable.
  • La reconnaissance de la saisonnalité : le secteur horticole partage les mêmes caractéristiques que l’agriculture et la construction, déjà exemptées de certaines restrictions au PTET.
  • Un moratoire sur les restrictions PTET : la Coop et l’APPQ demandent la suspension immédiate des limitations prévues pour protéger la continuité des activités et la vitalité des PME régionales.

Une mobilisation politique soutenue

Nos démarches se poursuivent, et nous restons en contact constant avec les instances gouvernementales pour obtenir des réponses claires. »

Depuis le dépôt du mémoire, plusieurs actions ont été entreprises :

  • Rencontre avec le ministre Jean-François Roberge (MIFI) le 28 avril.
  • Rencontre avec l’équipe fédérale responsable des EIMT le 21 mai.
  • Transmission d’une lettre officielle à la ministre fédérale de l’Immigration, Lena Metlege Diab, pour exposer les enjeux et demander une rencontre.

Ces démarches visent toutes à obtenir des mesures adaptées à la réalité du secteur horticole, afin de préserver sa compétitivité et sa contribution à l’économie québécoise.

Des demandes claires

La Coop Horticole et l’APPQ formulent trois recommandations prioritaires :

Maintenir, voire augmenter, les seuils d’immigration temporaire afin de répondre aux besoins urgents du marché du travail.

Imposer un moratoire immédiat sur les restrictions du PTET.

Reconnaître la saisonnalité et les particularités du secteur horticole ornemental.

Le secteur horticole contribue à la vitalité des régions, à la qualité des milieux de vie et à l’économie québécoise. Mais sans un accès stable et suffisant aux travailleurs étrangers temporaires, cette contribution est fragilisée.

Par son mémoire et ses démarches continues, la Coop Horticole Groupex réaffirme son engagement à défendre les intérêts du secteur, à proposer des solutions responsables et à travailler avec les gouvernements pour assurer l’avenir d’une filière essentielle au Québec.

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