Travailleurs étrangers temporaires : quand le système se resserre, la Coop s’active

Depuis plus de 20 ans, le secteur horticole québécois s’appuie sur les travailleurs étrangers temporaires (TET) pour combler une pénurie de main-d’œuvre grandissante. Mais aujourd’hui, le cadre se resserre.

Une série de restrictions qui inquiète

En mars 2024, le gouvernement fédéral annonçait un plan visant à réduire la proportion de résidents temporaires au pays à 5 % au pays sur trois ans. Plusieurs mesures ont été mises en place, ciblant les travailleurs à bas salaire:

  • Depuis le 26 septembre 2024, les demandes d’EIMT pour des postes à bas salaire sont refusées automatiquement dans les régions où le taux de chômage est supérieur à 6 %.
  • Dans la RMR de Montréal aucune demande n’est acceptée entre septembre 2024 et octobre 2025 ( référence )
  • Le 8 novembre 2024, le seuil salarial a été rehaussé de 20 %, augmentant les coûts d’embauche pour 2026.

Ces mesures ont un impact réel sur le terrain. Trente-huit entreprises membres de la Coop sont situées dans des zones touchées. Résultat : plusieurs voient leurs demandes refusées, notamment pour l’embauche de TET saisonniers non agricoles

L’importance des travailleurs étrangers temporaires saisonniers dans le secteur horticole

Les TET jouent un rôle crucial dans le secteur horticole. Jusqu’à 50 % de ce qui est facturé aux clients provient de leur travail. Ils sont essentiels pour assurer la production, la qualité de service et la stabilité financière des entreprises.

Le travail doit souvent être accompli rapidement, sur quelques mois. C’est là que les TET saisonniers sont indispensables. Ils répondent à la demande sans alourdir les équipes à l’année. Leur statut saisonnier (moins de 270 jours) correspond bien aux besoins des centres jardins et des entreprises d’aménagement paysager.

Contrairement aux secteurs agricole et de la construction, les entreprises horticoles ne profitent pas des mêmes assouplissements. Cela crée un obstacle majeur pour plusieurs PME. Sans adaptation, on risque des retards, de la pression sur les équipes et un frein à la croissance du secteur.

Quand les membres s’inquiètent, la Coop agit

Devant ces défis, la Coop a réagi rapidement. Voici les mesures mises en places.

1.Création d’un comité de travail

Un comité regroupant des membres engagés a été formé.Il partage les réalités du terrain et propose des solutions concrètes.

2. Séances d’informations

Un atelier a été tenu lors du congrès de février, en collaboration avec Stratégiko. Objectif : expliquer les impacts des nouvelles règles et outiller les membres. Un webinaire est aussi prévu le 17 juillet.

3.Mobilisation médiatique

Pour que le secteur soit entendu, la Coop a multiplié les actions de visibilité. Un article dans Le Soleil a permis de mettre en lumière les enjeux actuels et la mobilisation en cours

4. Représentation politique

La Coop a rencontré les ministères provinciaux et fédéraux. Une lettre a été envoyée à la ministre fédérale pour présenter les enjeux du secteur. Un mémoire est aussi en préparation dans le cadre de la consultation actuelle. Des réponses sont attendues à l’automne.

Les règles entourant l’embauche de TET évoluent, et le secteur horticole n’y échappe pas. Malgré les incertitudes, la Coop continue d’avancer avec ses membres. On mise sur la concertation, l’information et des actions concrètes. On garde le cap, on reste à l’affût et on continue de défendre nos réalités pour que des solutions adaptées voient le jour.